Requiem de Mozart - Paukenmesse de Haydn - 30 novembre 2019

Mozart - Requiem
Haydn - Paukenmesse
Samedi 30 novembre 2019

Eglise de Saint-Germain-des-Prés - Paris VIème

30nov2019 295Ko

Chœurs Elisabeth Brasseur
Orchestre Hélios
Solistes : Barbara Vignudelli, Daïa Durimel, Nicolae Hategan, Jean-Louis Serre
Direction : Antoine Sebillotte 

Programme

Missa in Tempore Belli, "Paukenmesse", H. XXII:9, de Joseph Haydn
Kyrie - Gloria - Credo - Sanctus - Benedictus - Agnus Dei

Requiem, KV 626, de Wolfgang Amadeus Mozart
I. Introitus - Requiem
II. Kyrie
III. Sequenz - Dies Irae, Tuba Mirum, Rex Tremendae, Recordare, Confutatis, Lacrimosa
IV. Offertorium - Domine Jesu, Hostias
V. Sanctus
VI. Benedictus
VII. Agnus Dei
VIII. Communio - Lux Aeterna

Informations pratiques

Samedi 30 novembre 2019, 20h45

Eglise de Saint-Germain-des-Prés
3 Place Saint-Germain des Prés, 75006 Paris
Métro Saint-Germain-des-Prés (ligne 4)

Billetterie

Internet : orchestrehelios.com
Téléphone : 06 81 44 04 32
A l'église le jour du concert à partir de 14h
Tarifs : 20€ / 30€, gratuit moins de 18 ans.

Mozart - Haydn : un coup de foudre artistique

HAYDN naît en mars 1733 à Rohrau, près de la frontière austro-hongroise, où son père est devenu juge cantonal, sa mère cuisinière avant qu’elle ne mette au monde douze enfants dont six seulement survivront. Son père, grand amateur de musique, joue de la harpe sans connaître ses notes, et HAYDN, enfant de 5 ans, l’accompagne en chantant les airs courts et simples. Voyant cela, son père décide de l’envoyer à l’école d’Hainburg, apprendre, entre autres, les rudiments de la musique.
Remarqué pour la qualité de sa voix, il va pratiquer l'art du chant, du clavecin et du violon et chanter comme soprano avec grand succès, tant à la cathédrale Saint-Étienne de Vienne qu'à la cour, jusqu'à ce que sa voix mue.
HAYDN, armé de ses connaissances musicales, tire ses revenus de leçons de musique et en jouant du violon ou de l'orgue. Puis vers les années 1753-1754, il est engagé quelques mois comme valet de chambre et assistant par Porpora, un compositeur, un pédagogue et un maître de chant italien, installé à Vienne et réputé, qui lui prodigue ses conseils et son soutien.
Vers 1757, HAYDN produit ses premiers quatuors à cordes (opus 1 et 2) qui le rendront célèbre.
Puis, c’est le prince Paul-Anton Esterházy, chef de la plus riche aristocratie hongroise, qui l’engage le 1er mai 1761 comme second maître de chapelle. Sensible au changement de mode, le prince restructure « la scène musicale » de sa chapelle, et lui alloue des revenus confortables.
Les premières compositions pour la cour d'Eisenstadt sont les symphonies n° 6 à 8, Le matin, Le midi, Le soir en 1761, dans lesquelles HAYDN se livre à de multiples expériences dans ce domaine, alors que, dans le genre opéra, il ne sort pas des conventions.
Le 18 mars 1762 le prince Paul-Anton décède. Son frère, Nicolaus « le magnifique » lui succède. Lui-même connaisseur de musique, il se transforme en mécène et soutient HAYDN, le traitant au début comme un serviteur, malgré sa renommée, puis montrant peu à peu plus de respect pour le compositeur. Il augmente son traitement qui s'élève à 600 gouldens, lui offre des primes après ses succès et pour les œuvres écrites pour son instrument, le baryton. Il lui permet de reconstituer un groupe d’instrumentistes et de chanteurs pour la chapelle. HAYDN restera au service du Comte jusqu’en 1790. Dans son autobiographie, il ne s’en plaint pas, car il jouit d’une liberté totale de création et d’un confort matériel qui fera cruellement défaut à MOZART.
Le 3 mars 1766, le premier maître de chapelle Werner meurt. HAYDN le remplace. La production musicale de HAYDN ne s’arrête pas et culmine dans la musique religieuse.
En 1761, il est libéré de ses obligations envers la Cour ; l’année suivante, HAYDN se rend à Londres, et dans sa période londonienne, produit douze symphonies. De retour à Vienne en 1795, il va composer six dernières messes et les deux oratorios : les Saisons et la Création. L’accueil qui lui est fait ne cesse d’être triomphal.

La 10ème messe en ut majeur, messe in Tempore Belli, dite aussi Pauken Messe, est créée au moment où l’Autriche est une fois de plus menacée. Après l’arrêt des Turcs à sa frontière du sud, ce sont les troupes françaises de Napoléon qui menacent d’entrer à Vienne. L’œuvre est jouée pour la première fois dans la Piaristenkirche à Vienne, le 26 décembre 1796 à l’occasion de l’entrée en prêtrise d’un dignitaire impérial.

Tout en conservant une solide architecture classique, la messe laisse la place à la puissance sonore du sentiment harmonique. HAYDN laisse de grandes parts aux voix, celles du quatuor chantant souvent ensemble, se mesurant au chœur, offrant ainsi une orientation nouvelle donnée à la musique d’église.
C’est une messe joyeuse (tonalité en Do Majeur dominante) la plupart du temps et l’orchestre dispose le plus souvent d’une partition fougueuse.
La messe réserve aussi des surprises, ainsi l’arrivée toute de fraîcheur de la soprano dans le Kyrie,
Gloria : l’adagio du qui tollis apporte religiosité en appui du solo de basse suivi du miserere du chœur. Basse et chœur alternent dans l’imploration du suscipe. L’allegro du chœur termine le gloria en une salve joyeuse d’amen
Credo : le début est joyeux puis les solistes portent le drame dans et incarnatus, qui culmine en tragédie avec la reprise du « Et » et le passus. Trompettes et timbales annoncent la résurrection et la victoire de la vie sur la mort (Faut-il comprendre victoire de la paix sur la guerre ?). Le chœur triomphe à la fin avec les amen.
Sanctus : il est court et plus martial
Benedictus en ut mineur, tout en amplitude douce, est réservé aux solistes.
Agnus Dei est en Fa Majeur et se conclut en Do Majeur. Il permet à la ferveur de s’exprimer, interrompue à plusieurs reprises par les battements piano (sourds) des timbales, puis par des trompettes, clarinettes et bassons fortissimo, et de nouveau par les timbales et autres instruments, cette fois forte, pour finir en exigence de paix.
Paukenmesse, écrite sous une menace de guerre, plaide pour la paix.

Mireille Grizzo, alto

Sources :
- Guide de la musique sacrée et chorale profane de 1750 à nos jours / sous la dir. de François-René Tranchefort / ed. Fayard, 1993
- https://www.resmusica.com/2006/02/18/je-dois-vous-le-dire-devant-dieu/

 

MOZART… Wolfgang Amadeus MOZART, solennel et musical, cela évoque quelques notes de certaines de ses compositions.
Amadeus (aimé de Dieu en latin), fut considéré comme un homme très sociable, élégant, attentif, tendre et raisonnable.
Né le 27 janvier 1756 à Salzbourg en Autriche, il laisse après 35 ans de vie un trésor de musiques comprenant plus de 600 œuvres.
Son père, Léopold, très érudit, ayant deviné très tôt les talents hors du commun d’Amadeus, lui enseigna la culture générale et fit son éducation musicale pendant leurs voyages dans toute l’Europe, rencontrant des compositeurs célèbres, sacrifiant sa propre carrière au seul profit de son fils.
Amadeus acquit ainsi sa maîtrise, sa perfection au service de son génie personnel.
De cela, il gardera admiration et vénération pour son père.
Le 4 août 1782, dans la cathédrale Saint-Etienne de Vienne, MOZART épouse Constanze WEBER. Léopold désapprouve ce choix pensant que ce mariage peut détourner son fils de la musique et s’éloigne de lui.
Ils auront 6 enfants ; seuls deux des enfants, Karl Thomas et Franz Xavier Wolfgang, survivent passée la petite enfance.
En novembre 1784, MOZART adhère à la Franc-Maçonnerie, il sera à la fois et en même temps, dignitaire maçon et décoré par le Pape Clément XIV de l'éperon d'or, ce qui pour lui, ne représentait aucune contradiction.
La même année, MOZART rencontre HAYDN, de 24 ans son aîné : c’est le coup de foudre artistique. Les deux hommes s’admirent réciproquement et se lient d’une amitié sincère et durable, unique dans l’histoire de la musique, au point que MOZART, qui considère HAYDN comme son maître, le rebaptise « Papa HAYDN » tandis qu’HAYDN le qualifie auprès de Léopold, de « plus grand compositeur que je connaisse ».

Le Requiem de MOZART sera joué à l’enterrement de HAYDN en mai 1809.

Le REQUIEM
Alors qu’il terminait deux opéras, La Clémence de Titus, La Flûte enchantée (véritable éloge et hymne à la gloire de la Franc-Maçonnerie), Le Concerto pour clarinette, Le Concerto pour cor en ré majeur ainsi que deux cantates maçonniques, dont « Lasst uns mit geschfungen Handen » (devenue l'hymne national de la République Autrichienne), en juillet 1791, un mystérieux inconnu lui commande un Requiem. Il s’agissait du comte von WALSEGG.
MOZART, déjà submergé par le travail, s’épuise jour et nuit pour honorer cette commande et le 20 novembre 1791, s’alite, terrassé par une fièvre extrême. Privations, surmenage et maladie ont raison de lui, il s’éteint le 5 décembre sans avoir pu terminer son Requiem.
Un de ses élèves, Franz Xaver SÛSSMAYR, termina l’œuvre.
Le requiem le plus joué dans le monde est celui de MOZART.
Le chœur y occupe tout du long, le devant de la scène, ce qui lui permet de déployer librement sa magnificence. Les différentes parties de l’œuvre suivent le découpage traditionnel d’un Requiem. Ainsi, dans l’Introït, la progression part des ténèbres puis s’ouvre vers les régions lumineuses. Dans le kyrie en forme de fugue, se trouve une véritable innovation théologique quand MOZART superpose dès la première mesure l’invocation au Seigneur (Kyrie-temps éternel) et l’invocation au Christ (Christe-temps terrestre). Le dramatique Dies Irae permet au chœur d’exprimer le sentiment de peur. Le Tuba Mirum reprend la tradition salzbourgeoise. Clamé trois fois par le chœur, le Rex tremendae annonce le juge. Moment humble, suppliant, inquiet et miséricordieux, le Recordare déroule de longues phrases instrumentales. La vision dramatique du Confutatis mélange les flammes et la consolation. Le Lacrimosa même partiellement de MOZART, reste comme une berceuse de la mort. Le ton très solennel est donné dans l’Hostias. Les Sanctus, Benedictus et Agnus Dei, sont vraisemblablement bâtis sur des esquisses d’œuvres de jeunesse de MOZART.
Le Requiem reste une œuvre énigmatique et dérangeante.

ROSSINI considérait MOZART non comme le plus grand mais comme l’unique.

Si vous cherchez à comprendre MOZART, écoutez donc sa musique.

Pierre Germain, basse

Sources :
- Un regard médical sur MOZART et son historiographie par Lucien R. Karhausen.
- Histoire de W.A. MOZART. Publiée par sa veuve Constance d’après des lettres et des documents originaux. Georg Nikolaus von Nissen.
- Radio France. Le Passé composé, no 5 (mars 2003) Caroline Gohier (Sciences humaines)
- France inter. La preuve par Z. Jean-François Zygel.
- Extraits de la Correspondance complète de W. A. Mozart, édition française et traduction de l'allemand par Geneviève Geffray.
- Gil Pressnitzer. Esprits nomades.
- Philippe Manoury powered by WordPress

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