Beethoven - Symphonie n°9, Opus 125 Jeudi 1er février 2018 Eglise de la Madeleine - Paris VIIIème Connaissons-nous vraiment cette 9ème Symphonie de Beethoven ? Mireille Grizzo, choriste alto des Choeurs Brasseur, nous la présente plus en détail :Qualifiée de titanesque, colossale, « la plus magnifique expression du génie » de Ludwig van Beethoven (1770-1827), sa 9ème symphonie impressionne par ses moments d’une grande douceur, légers ou majestueux et par l’originalité novatrice de l’écriture musicale. Objet de nombreuses interprétations, elle a inspiré le chorégraphe Maurice Béjart (1999 à Paris) ; dans le temps, la symphonie fut mise au service de nombreuses causes contradictoires. En 1984 l’Union Européenne a choisi de faire du 4ème mouvement (arrangé par Herbert von Karajan) son hymne officiel. La popularité de la 9ème ne se...
dément pas.
A 54 ans le compositeur, complètement sourd, codirige la première représentation de sa symphonie avec Ignaz Schuppanzigh, au théâtre Kärtnertor de Vienne. Le public lui fait un triomphe, mais les critiques musicaux n’apprécient guère, désorientés par une architecture et des recherches harmoniques inhabituelles. Dès 1792, Beethoven envisage de mettre en musique l'Ode à la Joie de Schiller et songe depuis quelques temps à écrire une symphonie avec chœurs : l'idée lui a un temps traversé l'esprit de conclure la Pastorale par un chœur religieux. Ce n’est qu’en 1822 qu’il commence à travailler à la 9ème pour la terminer en 1824. Beethoven introduit dans cette symphonie une orchestration particulièrement novatrice, conçue en fonction des timbres, en joignant à un grand orchestre une musique faite de triangles, cymbales et tambours. Pour la première fois il ajoute la voix à une symphonie. Ce sera l'instrument phare du finale, tout comme le seront les timbales dans le scherzo et les cors dans l'adagio. D'une structure très complexe que ce soit dans sa globalité ou dans ses détails, la symphonie mêle à l'unité une beauté éparse composée de thèmes aux proportions inhabituelles. Les motifs, développés avec minutie, sont imbriqués les uns aux autres avec rigueur et homogénéité. En outre, l'œuvre recèle des changements de tempos, de caractères, de mesures, d'armures et de modes jamais vus jusqu'alors dans une symphonie. Le 1er mouvement allegro maestoso, avec les cordes et les montées chromatiques, écrit en ré mineur, produit une impression de force tragique et une fin pompeuse. Le 2ème mouvement scherzo vivace séduit par son rythme. Le traitement du thème plein de vivacité, procure une légèreté que l’on peut associer à la nature riante et calme, la pureté de l’air, les effets d’une aurore printanière, impressions chères à Beethoven, comme dans la Pastorale. Le 3ème mouvement adagio cantabile « manque d’unité », selon certains critiques, mais les mélodies qu’on y entend, amenées par les violons, ne cessent de créer une atmosphère de douce mélancolie, de tendresse pleine de grâce. Le thème du 4ème mouvement, après quelques accords tonitruants, s’annonce léger avec l’entrée des basses, puis des violons pour finir plus fermement avec les instruments à vent. Le Coryphée intervient alors sur des paroles écrites par Beethoven lui-même : O Amis ! Plus de tels accords, mais commençons des chants plus agréables et remplis de plus de joie ! Justifiant les accords inusités qu’il a employés. Puis l’Ode à la Joie de Schiller est reprise par le chœur et les solistes, dans un élan pour une humanité réconciliée.
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